La société

 

Population

Le Vietnam, avec plus de 87 millions d’habitants (en 2009) se situe à la 13è place mondiale, 25% des Vietnamiens habitent en ville et 75% à la campagne. La croissance démographique annuelle est de 1,18%. Ho Chi Minh-ville (7 millions d’habitants) et la capitale de Hanoï (5 millions d’habitants) sont les deux villes les plus peuplées du pays. La plupart des villes ont tendance à s’urbaniser à grande vitesse; la population de ces zones s’accroîtra donc rapidement.

La majorité de la population est composée de Viet ou Kinh (85%) qui parlent le Vietnamien. Il existe ensuite 54 minorités ethniques réparties dans les montagnes du Nord Ouest et les plateaux du Centre, chacune de ces ethnies possédant un dialecte et des coutumes propres et originales. Seuls quelques membres de ces ethnies sont capables de parler le Vietnamien. On peut classer les ethnies vietnamiennes selon 8 groupes principaux:

Le groupe Viet-Muong comprend 4 ethnies: Kinh, Chut, Muong et Tho.

Le groupe Tay-Thai comprend ethnies: Bo Y, Giay, Lao, Lu, Nung, San Chay, Tay, et Thai.

Le groupe Mon-Khmer comprend 21 ethnies: Ba Na, Brau, Bru-Van Kieu, Cho-ro, Co, Co-ho, Co-Tu, Gie-trieng, Hre, Khang, Khmer, Kho-mu, Ma, Mang, M’Nong, O-du, Ro-mam, Ta-Oi, Xinh-mun, Xo-Đang et Xtieng.

Le groupe Mong-Dao comprend 3 ethnies: Dao, Mong, et Pa Then.

Le groupr Kadai comprend 4 ethnies: Co Lao, L-Chi, La Ha et Pu Peo.

Le groupe Malayo-Polynésien comprend 5 eth-nies: Cham, Chu-ru, E-Đe, Gia-rai, et Ra-Giai.

Le groupe Han comprend 3 ethnies: Hoa, Ngai, et San Diu.

Le groupe tibéto-birman comprend 6 ethnies: Cong, Ha Nhi, La Hu, Lo Lo, Phu La, Si La

 

Langue

Le Vietnamien est la langue officielle. Elle comporte 6 tons différents et peut dans ce cadre être comparée au Khmer, langue nationale au Cambodge. A chaque syllabe est lié l’un des 6 différents tons utilisés pour changer la définition du mot. Cette complexité rend souvent difficile l’apprentissage de la langue par les étrangers. D’autres langues sont parlées telles que le Chinois, le Khmer, le Cham et autres langages des tribus ethniques des régions montagneuses et centrales. Même si l’on remarque certaines similitudes avec d’autres langues communément parlées en Asie du Sud-est, telles que le Chinois par exemple, on constate que le Vietnamien est une langue bien distincte.

Le Vietnamien écrit fait appel à l’alphabet roman et à divers accents mettant en valeur les différents tons. Ce système d’écriture appelé Quoc Ngu a été créé par les missionnaires catholiques au 17ème siècle

 

Economie

 

Après les années de guerre et les grandes difficultés économiques liées à l’embargo américain et à la bureaucratisation communiste fondée sur le modèle soviétique d’après 1975, l’économie du Vietnam s’est retrouvée à genoux. Avec la politique de  » Doi Moi  » (la politique de  Renouveau) depuis 1986, dont les objectifs sont de faire passer le pays d’une économie largement planifiée à une économie de marché, de mettre en œuvre l’industrialisation et la modernisation, de diversifier et de multilatéralisme les relations économiques  internationales et d’intégrer pleinement l’économie vietnamienne  dans l’économie mondiale, le Vietnam est progressivement passé d’une économie socialiste planifiée à une libéralisation et une forme d’économie mixte, caractérisée par une croissance assez soutenue.

De plus en plus, le gouvernement accorde une importance au développement de l’économie, plus facteurs constituent les priorités des politiques :

  • l’amélioration du cadre juridique : loi sur les investissements étrangers, loi sur les entreprises privées, loi sur les sociétés, loi foncière, loi sur l’impôt, loi sur la faillite, loi sur l’environnement, loi du travail ont jalonné progressivement l’institution d’une économie de marché.
  • la restructuration du secteur public et le développement du secteur privé.
  • la restructuration du secteur bancaire (recapitalisation et fermetures).
  • la réforme administrative.

L’économie vietnamienne change visiblement après son adhésion  à l’OMC en 2006.

Le Dong (VND) est la monnaie locale, il n’est pas convertible. La dénomination des billets de 10 000, 5 000, 2 000, 1 000 Dongs. (Un dollar correspond actuellement à environ 20.600 Dongs). La monnaie utilisée après les monnaies locales est le Dollar US (en bon état). Au moment d’écrire (Sept 2011) :

1 USD = 20 800 Dong (Vietnam)

1EURE =28 500 Dong

 

Éducation au Vietnam

 

Jusqu’au 19e siècle, l’éducation du  Vietnam visait essentiellement à transmettre aux élèves la philosophie confucéenne. L’enseignement fut donné en chinois et reposait sur la littérature.

Le garçon se rendait à l’âge de six ans chez un maître privé en lui offrant un coq qui était sacrifié à Confucius et puis de huit ans à 15 ans, soit dans une école communale pour apprendre la copie, la récitation et le commentaire des textes classiques. Vers 15 ans, un examen éliminatoire (hạch) donnait à l’élève le titre de candidat au concours triennaux (thí sinh) et lui permettait de participer à des épreuves pour l’enseignement supérieur. Le supérieur est centré sur la connaissance de quatre livres canoniques (tứ thư) que sont le Đại-học (Grande étude), le Luận-ngữ (Paroles discutées), le Mạnh-tử (Le livre de Mencius) et le Trung-dung (Juste et invariable milieu).

Entre 25 et 40 ans, avec un bagage littéraire supposé complet, l’étudiant affrontait les épreuves du concours provincial (thi hương) tenu dans les camps des lettrés (trường thi). Les derniers concours qui eurent lieu à Hanoi en 1876 et 1879 attirèrent en moyenne six mille candidats. Sur 75 reçus, les 50 derniers furent nommés talent fleuri (tú tài) et les 25 premiers licencié (cử nhân). Les licenciés pouvaient ensuite se présenter au concours général (thi hội) et en cas de succès, au concours royal (thi đình) et devenir ainsi docteurs de 2è classe (phó bảng) et docteurs de 1è classe (tiến sĩ).

Depuis la présence française, les écoles officielles dispensèrent les cours en français et selon le modèle apporté par les colonisateurs.

Depuis l’indépendance du pays, le système éducatif du Vietnam se rapproche de celui de la Russie et puis de l’Europe.

Aujourd’hui l’éducation fait partie des sujets les plus discutés. D’une part le pays a connu des résultats notables (alphabétisation achevée et généralisation du primaire en 2000, 22 millions d’élèves et d’étudiants dans 37 000 établissements d’enseignement  ou de formation professionnelle en 2005, taux égal de filles et de garçons à l’école, hausse d’effectifs des classes dans les régions montagneuses et défavorisées, amélioration de l’infrastructure scolaire…). Mais de l’autre, la course aux résultats, la qualité de l’enseignement et des élèves et diplômés, les inégalités et irrégularités  constituent entre autres autant de problèmes à résoudre dorénavant.

Quelques particularités du système :

  • les bacheliers doivent passer un examen d’entrée à l’université.
  • Le cursus universitaire dure 4 ans.
  • Les disciplines marxiste-léniniste ont un rôle important dans le supérieur. Une épreuve portant sur cette idéologie est en général obligatoire pour la fin des études et pour l’entrée en mastère.
  • Au secondaire, les écoles privées (concentrées essentiellement dans les villes) sont très prisées par les parents d’élèves vu leur qualité tandis que les universités privées sont toujours le second choix non seulement parce que les frais d’études sont élevés mais en plus la qualité de l’enseignement est souvent remise en question.
  • L’orientation professionnelle est trop souvent vague à tous les cycles. A cela s’ajoute le caractère fortement académique des programmes universitaires. D’où un taux important de jeunes diplômés-chômeurs.

A l’heure actuelle de la mondialisation, certes les écoles internationales fleurissent  mais elles sont loin d’être un modèle en termes de qualité et de frais. D’où un nombre croissant de départs à l’étranger des élèves et étudiants de la classe aisée surtout des milieux urbains.